29 octobre 2021

« La corruption pour les nuls »

L'ONG Public Eye (anciennement La Déclaration de Berne) a publié dans son magazine de septembre un petit guide satirique à l'intention des criminels en col blanc et qui passe en revue les failles législatives et autres avantages de notre  bucolique Helvétie en matière de corruption et de blanchiment d’argent, ainsi que les astuces pour se faufiler entre les mailles de la justice. On y trouve aussi les portraits des « facilitateurs et facilitatrices » de la corruption, à qui il faut s’adresser en Suisse pour camoufler son argent sale et profiter au maximum des défaillances du système.

Au-delà de la satire, cette action médiatique est le résultat d'une analyse approfondie des instruments existants pour combattre la corruption et le blanchiment d’argent. Public Eye n’est pas seule à déplorer les failles du dispositif helvétique. Les spécialistes internationaux du Groupe d’action financière (GAFI) et de l’OCDE demandent aussi à la Suisse de combler ses lacunes législatives en la matière. Mais plutôt que d’agir, les autorités helvétiques continuent de s’opposer à toute volonté de réglementation. Au printemps dernier, la majorité bourgeoise du Parlement a refusé d’étendre la Loi sur le blanchiment d’argent (LBA) aux activités de conseil exercées par les avocats pour les structures offshore, préservant ainsi les intérêts de leur lobby largement représenté sous la Coupole fédérale. Cette disposition, prônée par le GAFI, aurait pourtant permis de leur imposer des devoirs de diligence raisonnable et de faciliter le travail de la justice. En matière de transparence aussi, la Suisse met les pieds au mur, en rejetant la mise en place d’un registre public des ayants droit économiques des sociétés, l’une des mesures les plus efficaces pour lutter contre la criminalité économique.


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