Deux mille milliards de dollars: C'est ce que promet d'économiser le milliardaire Elon Musk à travers son nouveau Département de l'efficacité gouvernementale que lui a confié Donald Trump depuis son élection pour le remercier de son soutien moral et surtout financier. Et pour ce faire, Musk compte embaucher des employés ayant un QI super développé (à partir de 130 et plus) qui sont prêts à travailler au moins quatre-vingt heures par semaine. C'est tout le "génie" de ces orateurs mégalos qui vous promettent de raser gratis demain mais qui ont d'abord besoin de recettes fiscales pour organiser des audits dispendieuses et interminables qui leur diront où ils peuvent couper à la hache dans cette Administration prétendument pléthorique. L'exercice n'est pas nouveau puisqu'en 1981 au moment de l'élection d'un certain Ronald Reagan, ce dernier n'avait pas manqué de déclarer déjà que "l'État n'est pas la solution à notre problème, mais que le problème c'est l'État lui-même." Pour le philosophe Michel Feher, si Ronald annonçait à l'époque la fin de l'État-providence tel que l'avait initié Roosevelt dès 1933 avec son New Deal, Donald va beaucoup plus loin en promettant une épuration ethnique et culturelle inédite et jamais vue depuis l'Allemagne des années trente. Car, les parasites dénoncés par Trump qu'il convient d'éliminer sont d'abord les migrants sans distinction, puis les fonctionnaires, les syndicats et enfin les chômeurs ou toute autre personne assistée. Pour Michel Feher, il faut s'attendre à une déportation de masse des migrants, car ceux-ci se verront parqués dans des camps pour être ensuite expulsés. Et quiconque en tant que citoyen voudra s'opposer à cette épuration sera considéré comme un ennemi de l'intérieur que Trump a promis de combattre en exigeant notamment des nouveaux fonctionnaires qu'il nommera une loyauté sans faille, après avoir prêté serment non pas sur la Constitution américaine, mais sur sa Présidence, comme l'avait fait un certain Adolf Hitler lors du IIIème Reich.
Mais, selon le fondateur de Paypal, Peter Thiel, qui incarne ce nouveau courant libertarien soutenant le trumpisme, il n'y a rien d'anormal à tout cela puisque il s'agit d'éviter à long terme la déchéance des États-Unis partant du postulat extravagant que l'ennemi déclaré de la liberté n'est pas le fascisme ou la dictature, mais tout bonnement la démocratie elle-même qui serait atteinte de dégénérescence depuis que les femmes et les chômeurs ont le droit de vote. S'il existe une dégénérescence de la démocratie, ne la doit-on pas d'abord, voire exclusivement, aux réseaux sociaux qui autorisent le dépôt massif de commentaires mensongers et/ou haineux sur leur site en tout impunité et dans l'anonymat le plus complet ? Et, quand ces libertariens prétendent réduire drastiquement les dépenses de l'État, ils ne sont pas à un paradoxe près puisqu'ils savent pertinemment que leurs entreprises vivent abondamment des commandes publiques pour se développer, que ce soit dans l'aérospatial pour Musk ou dans la sécurité d'État pour Thiel. On en conclut que le but des libertariens n'est pas de tronçonner l'État à la hache comme ils le prétendent, mais bien de s'en emparer afin de gouverner sans entrave démocratique, à l'instar d'une cyber-dictature. D'ailleurs, selon Michel Feher, la disparition de la démocratie voulue par les libertariens fera place à une nouvelle "aristocratie au quotient intellectuel racialisé". Cette analyse de faits ne va pas sans rappeler l'œuvre dystopique et d'anticipation "1984", assurément prémonitoire dans ses prémisses, d'un certain Georges Orwell qui comprit dès 1949 tous les dangers d'une dérive cybernétique totalitaire où le protagoniste Winston S. (L'individu) se voit confronté et surveillé en permanence par Big Brother (Les GAFAM). Un monde où règne la double-pensée (fake news, post-vérité, trolls et propagande), où la guerre est devenue une fin en soi comme en Russie, non pour vaincre et vivre en paix, mais pour enrichir ses dirigeants, consolider leur pourvoir, asservir leur population et l'empêcher d'évoluer. Et où la puissance des gouvernants est inversément proportionnelle à l'ignorance des masses populaires. Bienvenue en "Eurasia" (guerre d'Ukraine), "Estesia" (guerre de Corée) ou "Océania" (conflit sino-taiwanais)! Après une mandature prétendument pacifique dont il s'est vanté, Donald Trump fera t-il éclater dès 2025 de multiples conflits armés pour satisfaire les seuls intérêts du complexe militaro-industriel (oil & bullets) et de son électorat avides de pouvoir d'achat, comme l'avait déjà fait Lyndon Johnson lors de la guerre du Vietnam, mais cette fois sans risquer la vie du moindre GI ? Et en guise d'amuse-gueule, voilà que le cow-boy, même pas monté en selle, n'hésite pas dégainer sur le Groenland et le Panama, et à vouloir faire du Canada le 51ème État des USA.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à laisser un commentaire, de préférence non anonyme ! Merci de votre compréhension !