Plus à l'est, à Kharkiv, des soldats sont cachés dans les bois, sur la ligne de front. Après six mois de guerre, le front se fige, avec aucune avancée, ni recul. "On utilise des drones pour débusquer les positions des Russes. Quand elles sont repérées, on sort nos chars (…) et on tire", explique Oleksandr Sarychev, commandant au sein de la 3e brigade. Les tankistes ne participent pas à des attaques de grande envergure, mais harcèlent leur ennemi. En six mois, 9'000 soldats ukrainiens sont morts. Ce jour, ils partent pour cibler une station radar russe. Parmi l'équipage, un soldat de 21 ans qui conduisait, six mois plus tôt, un tracteur dans la ferme familiale. L'homme se filme et publie son quotidien sur les réseaux sociaux. Mais il vit dans la crainte. "À chaque fois que je vais au combat, je me demande si je vais mourir. Je sais que c'est la vraie guerre, j'en ai conscience", confie Yaroslav Shvetz. Jusqu'à présent, le belliciste Poutine s'est rendu responsable de millions de déplacés, de dizaines de milliers de morts civils et militaires, de dommages de guerre colossaux, tout ça parce qu'il voulait dénazifier et désintoxiquer ses frères slaves soi-disant pervertis par les valeurs occidentales et dont l'immense tort serait d'organiser des Gay Pride (dixit le patriarche russe). Fut-ce imaginable qu'en ce début de troisième millénaire une nation nucléaire en vînt à en agresser une autre - évidemment non nucléaire - et semer carnage, désastre et désolation pour un banal défilé annuel festif de gais(ys) lurons ? La psychanalyse freudienne saurait-elle nous en dire davantage ?
« La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas. » Charles Baudelaire
28 août 2022
12 août 2022
IVG: Dans l'ombre passéiste des «faiseuses d'ange»
L'embryon humain étant le fruit d'un rapport sexuel entre deux individus de sexe opposé, il n'est pas toujours le résultat d'une volonté unanime de ces deux-là d'avoir une progéniture. Au temps du paléolithique, personne ne se posait ce genre de question et la femme accouchait neuf mois plus tard sans autre état d'âme que celui de la survie de l'espèce. Mais voilà, nous ne sommes plus au temps jadis et les mœurs ont beaucoup changé et pas forcément en mieux il faut le concéder. Il ne demeure pas moins que lorsqu'une grossesse n'est pas désirée, la femme conserve sur l'homme et la société un avantage naturel indéniable. Car, c'est elle et uniquement elle, soit son corps et son esprit, qui abrite l'embryon. Et permettre à la société d'attenter au choix qu'a fait une femme sur ce qui relève de sa seule puissance et de son corps ne peut déboucher que sur des malheurs en devenir. Interdire l'avortement revient à faire ressurgir du passé le spectre de la mère infanticidaire qui fera tout pour avorter au péril de sa vie ou, pire encore, donner naissance à un enfant handicapé parce que la tentative d'avorter aura dramatiquement échoué. Par le passé, combien d'enfants rejetés par leur mère sont nés de la sorte ? La plupart des anti-IVG sont des intégristes religieux, nostalgiques du Moyen-Âge, et donc des utopistes dangereux qui rêvent d'un monde perdu qui ne reviendra plus, faisant peu de cas des problèmes démographiques, sociaux et écologiques que pose une Terre peuplée de 8 milliards d'individus. Quant à l'adoption ou le placement d'enfants non désirés, en théorie elle pourrait être une solution. Mais l'affligeante réalité montre que dans un monde dominé par l'égoïsme et le business de la procréation médicale cela ne marche pas. En effet, personne n'a défendu cette solution pour dissuader notamment la PMA des couples stériles ou la GPA des couples homosexuels de genre masculin. Il est bien plus profitable pour notre société de consommation de se livrer à un trafic de gamètes et de mères-porteuses que de se soucier de donner un avenir aux enfants déjà nés, mais orphelins ou abandonnés à travers le monde. Ente ignorance crasse des uns et mercantilisme débridé des autres, chacun(e) doit pouvoir être protégé dans sa vie privée et disposer raisonnablement de son corps en parfaite connaissance de cause.
29 juillet 2022
Crise climatique: «L'industrie mène une guerre au vivant»
Après des années d'études et diplôme en poche, c'est le constat accablant que font certains étudiants français en agronomie. Ils ont prononcé un discours au vitriol contre "une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours". Le ton est donné, dès les premières secondes du discours. A la tribune de la cérémonie de remise de diplômes des étudiants d'AgroParisTech, une prestigieuse école d'ingénieurs agronomes, Lola Keraron se livre avec ses camarades à une critique en règle de l'agro-industrie et du capitalisme: "Nous ne croyons pas que nous avons besoin de 'toutes les agricultures'. Nous voyons plutôt que l'agro-industrie mène une guerre au vivant et à la paysannerie partout sur Terre. Nous ne voyons pas les sciences et techniques comme neutres et apolitiques. Nous pensons que l'innovation technologique ou les start-up ne sauveront rien d'autre que le capitalisme". Le collectif, baptisé "Des agros qui bifurquent", appelle les étudiants à sortir du cursus classique. "Désertons avant d'être coincés par des obligations financières", lance l'un d'eux, avant de faire référence à la crise climatique. "N'attendons pas le 12e rapport du GIEC qui démontrera que les Etats et les multinationales n'ont jamais fait qu'aggraver les problèmes qui ne peuvent déboucher que sur des révoltes populaires". Quant aux étudiants de Polytechnique, “Il est urgent d’entamer un virage radical, de sortir des rails sur lesquels nous installent insidieusement notre diplôme et notre réseau. Il est urgent de renoncer à notre petit confort, un confort certes rassurant, mais délétère. Redescendons sur terre!”
14 juillet 2022
Flash-back sur « Qui a peur de...? »
Le journaliste John Paul Lepers sillonne la France en camping-car et tend son micro à ceux et celles qui sont d'accord de parler de la religion musulmane. Mais pas seulement. On pourrait croire que ce reportage de l'émission intitulée «Qui a peur de...» est récent. Sauf qu'on s'aperçoit qu'il a été conçu, puis diffusé sur France télévision en septembre 2010, soit avant l'apparition de l'État islamique en Syrie et les nombreux attentats qui s'ensuivirent. Se pourrait-il que le replay de ce reportage prenne aujourd'hui l'allure d'une troublante photographie révélant çà et là les prémices des terribles tragédies survenues ? Et si les plus sincères amours en Dieu ne sont-elles pas la sagesse acquise de savoir préserver sa foi religieuse de toute violence et donc de toute haine ?
Contributeur(s):
Lepers John Paul,
Meta Ermal,
Moro Fabrizio
Lieu :
France
01 juillet 2022
Au terrible temps des sorcières
Depuis la fin du Moyen-Âge jusqu'au XVIIIème siècle, la chasse aux sorcières a fait cent mille morts en Europe. Et c’est étrangement la Suisse qui détient le record du nombre de victimes: des femmes surtout, des hommes et parfois même des enfants. Tous victimes innocentes d’une machine judiciaire qui par une procédure d'inquisition impitoyable, telle l'obtention d'aveu sous la torture, créa elle-même ses "coupables idéals". Dans le Pays de Vaud, la répression de la sorcellerie a été l'une des plus féroces. Pas moins de deux mille personnes sont mortes sur le bûcher. Pourtant, ces persécutions n'étaient pas l'œuvre de l'Église, mais bel et bien celle de tribunaux laïcs et séculiers dès l'arrivée de La Réforme.
Quant à Genève, son tribunal y rendit sa dernière sentence pour crime de sorcellerie en 1652 lorsqu'il pendit et brûla sur la Plaine de Plainpalais la servante Michée Chauderon et dont ses accusateurs n'étaient autres que des bourgeoises. Au XVIIIème siècle, Voltaire s'empara du procès de la malheureuse pour en faire une martyre de l'intolérance religieuse. Ce n'est qu'en 1997 que les autorités du canton réhabilitèrent officieusement Michée Chauderon en baptisant de son nom un chemin sans issue, comme une ultime évocation symbolique de l'erreur judiciaire dont elle fut victime. En Suisse, le dernier procès pour sorcellerie se tint en 1782 à Glaris contre une servante nommée Anna Göldin qui fut exécutée par décapitation. Elle fut réhabilitée officiellement par le parlement glaronnais en 2007 qui qualifia sa condamnation de l'époque de "meurtre judiciaire".
Comment pareil phénomène, unique dans l’histoire du monde, a-t-il pu surgir et perdurer durant près de trois cent ans ? Comment expliquer ce surgissement de haine, dans toutes les couches sociales de l'Helvétie ? Dans le podcast qui suit, Cyril Dépraz, journaliste, interroge Jacob Rogozinski, philosophe, afin de tenter de comprendre et répondre à ces énigmes historiques.
Autres podcasts et documents disponibles de la RTS dans les séries radiophoniques «Au temps terrible des sorcières» et «Une histoire de la chasse aux sorcières».
Contributeur(s):
Dépraz Cyril,
Nicollier Maria,
Porret Michel
Lieu :
Suisse
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