14 octobre 2022

Humour: La politesse du désespoir sous les censeurs

Sommes-nous en train de perdre le sens de l'humour ? Les nouvelles générations n'ont-elles plus de second degré, cette faculté si précieuse qui permet de comprendre qu'un sketch sur le racisme n'a jamais fait de son auteur un raciste, bien au contraire. Dans cet extrait de reportage de l'émission "Temps présent", ceux qui montent aux barricades contre les humoristes revendiquent leur propre liberté d’expression. Celle de dénoncer les boomers, comprenez les vieux cons ou bouffons (serait-ce déjà du racisme antivieux?) qui se permettraient de rire sur le dos de certaines minorités. La censure, autrefois étatique, s'est muée paradoxalement aujourd'hui en liberté d'expression des réseaux sociaux et dont l'exercice souvent anonyme ne fait qu'exacerber les tensions et produire des outrances. Drôle d'époque où nous n'aurions plus le sens de la dérision et l'hygiène mentale de nous moquer de nous-mêmes. À quand une relecture wokiste et décontextualisée des œuvres de Molière ou La Fontaine ?

Anthony Kavanagh fait son show

Tout l'art de tourner au ridicule les velléités de censure et d'auto-censure de ses propres gags

01 octobre 2022

Réchauffement climatique : 40 ans d'errance et de mensonges

40 ans en arrière, le vulcanologue Haroun Tazieff se heurtait déjà au scepticisme de ses contemporains concernant le réchauffement climatique et les conséquences catastrophiques qui pourraient résulter d'une hausse moyenne des températures de 2 à 3 degrés: L'océanographe Jacques-Yves Coustaud, rendu célèbre pour ses reportages sous-marins à bord de la Calypso, lui rétorquait purement et simplement que son discours était du baratin, alors que le glaciologue Claude Lorius réfutait toute conséquence catastrophique due aux émanations de gaz carbonique. Aux dernière nouvelles, les glaciers des Alpes auront disparu d'ici à la fin de ce siècle. Quant à la faune et à la flore marines si chères au Cdt Cousteau, elles ont régressé comme jamais.


À l'instar des cigarettiers qui ont nié les effets nocifs de la cigarette pendant des décennies et son puissant pouvoir d'addiction sur les fumeurs, le lobby pétrolier a recouru à la même stratégie du mensonge pour nier les effets délétères des gaz d'échappement sur l'atmosphère uniquement pour satisfaire son âpreté aux gains.


S'attaquer directement aux comportements jugés polluants est un activisme de plus en plus répandu. En France, un groupe s'est introduit par effraction sur un terrain de golf, pour étaler de la terre et des légumes sur la pelouse, afin de dénoncer la consommation d'eau des golfs en période de sécheresse. D'autres ont ciblé des SUV en dégonflant leurs pneus pour dissuader l'achat de ces modèles de voiture plus polluant. D'autres encore se chargent d'éteindre les enseignes lumineuses énergivores. C'est la réaction d'une génération anxieuse face au réchauffement climatique, selon Sylvie Ollitrault, chercheuse en sociologie du militantisme au CNRS. "L'action doit être immédiate, et ce n'est pas forcément plus violent, mais en tout cas, c'est beaucoup plus radical", commente-t-elle. Ces actes peuvent toutefois mener les militants devant la justice.

16 septembre 2022

Cuba attend toujours son "Gorbatchev"


À La Havane, la crise économique est présente partout. Les habitants se pressent devant les commerces, ce qui provoque d’innombrables files d’attente. La mission quotidienne de chaque Cubain est de trouver de quoi se nourrir. La pandémie a joué un grand rôle dans cette pénurie à grande échelle. "Ils disent qu’il n’y a que 100 bidons d’huile. Il n’y en aura pas pour tout le monde", déplore Jesus Batista, un professeur à la retraite. Bien qu’habituée aux rationnements, avec notamment l’embargo américain, Cuba n’avait jamais vécu une telle situation. En plus de la pénurie sur les aliments et les médicaments, l’inflation a atteint 70 % en 2021 selon les chiffres officiels. "On ne peut plus parler d’égalité sociale quand on voit que le gouvernement crée de l’inégalité", exprime un passant. Pour lutter contre cette situation impossible, le gouvernement encourage le secteur privé à se développer. Pas si simple lorsque soixante ans de culture communiste ont façonné aussi profondément les générations actuelles. Alors que le dernier dirigeant de l'U.R.S.S. Mikhaïl Gorbatchev vient de nous quitter, Cuba est toujours en quête de sa perestroïka salvatrice.

28 août 2022

Kiev: l'Église orthodoxe sous les bombes russes

Plus à l'est, à Kharkiv, des soldats sont cachés dans les bois, sur la ligne de front. Après six mois de guerre, le front se fige, avec aucune avancée, ni recul. "On utilise des drones pour débusquer les positions des Russes. Quand elles sont repérées, on sort nos chars (…) et on tire", explique Oleksandr Sarychev, commandant au sein de la 3e brigade. Les tankistes ne participent pas à des attaques de grande envergure, mais harcèlent leur ennemi. En six mois, 9'000 soldats ukrainiens sont morts. Ce jour, ils partent pour cibler une station radar russe. Parmi l'équipage, un soldat de 21 ans qui conduisait, six mois plus tôt, un tracteur dans la ferme familiale. L'homme se filme et publie son quotidien sur les réseaux sociaux. Mais il vit dans la crainte. "À chaque fois que je vais au combat, je me demande si je vais mourir. Je sais que c'est la vraie guerre, j'en ai conscience", confie Yaroslav Shvetz. Jusqu'à présent, le belliciste Poutine s'est rendu responsable de millions de déplacés, de dizaines de milliers de morts civils et militaires, de dommages de guerre colossaux, tout ça parce qu'il voulait dénazifier et désintoxiquer ses frères slaves soi-disant pervertis par les valeurs occidentales et dont l'immense tort serait d'organiser des Gay Pride (dixit le patriarche russe). Fut-ce imaginable qu'en ce début de troisième millénaire une nation nucléaire en vînt à en agresser une autre - évidemment non nucléaire - et semer carnage, désastre et désolation pour un banal défilé annuel festif de gais(ys) lurons ? La psychanalyse freudienne saurait-elle nous en dire davantage ?

12 août 2022

IVG: Dans l'ombre passéiste des «faiseuses d'ange»

L'embryon humain étant le fruit d'un rapport sexuel entre deux individus de sexe opposé, il n'est pas toujours le résultat d'une volonté unanime de ces deux-là d'avoir une progéniture. Au temps du paléolithique, personne ne se posait ce genre de question et la femme accouchait neuf mois plus tard sans autre état d'âme que celui de la survie de l'espèce. Mais voilà, nous ne sommes plus au temps jadis et les mœurs ont beaucoup changé et pas forcément en mieux il faut le concéder. Il ne demeure pas moins que lorsqu'une grossesse n'est pas désirée, la femme conserve sur l'homme et la société un avantage naturel indéniable. Car, c'est elle et uniquement elle, soit son corps et son esprit, qui abrite l'embryon. Et permettre à la société d'attenter au choix qu'a fait une femme sur ce qui relève de sa seule puissance et de son corps ne peut déboucher que sur des malheurs en devenir. Interdire l'avortement revient à faire ressurgir du passé le spectre de la mère infanticidaire qui fera tout pour avorter au péril de sa vie ou, pire encore, donner naissance à un enfant handicapé parce que la tentative d'avorter aura dramatiquement échoué. Par le passé, combien d'enfants rejetés par leur mère sont nés de la sorte ? La plupart des anti-IVG sont des intégristes religieux, nostalgiques du Moyen-Âge, et donc des utopistes dangereux qui rêvent d'un monde perdu qui ne reviendra plus, faisant peu de cas des problèmes démographiques, sociaux et écologiques que pose une Terre peuplée de 8 milliards d'individus. Quant à l'adoption ou le placement d'enfants non désirés, en théorie elle pourrait être une solution. Mais l'affligeante réalité montre que dans un monde dominé par l'égoïsme et le business de la procréation médicale cela ne marche pas. En effet, personne n'a défendu cette solution pour dissuader notamment la PMA des couples stériles ou la GPA des couples homosexuels de genre masculin. Il est bien plus profitable pour notre société de consommation de se livrer à un trafic de gamètes et de mères-porteuses que de se soucier de donner un avenir aux enfants déjà nés, mais orphelins ou abandonnés à travers le monde. Ente ignorance crasse des uns et mercantilisme débridé des autres, chacun(e) doit pouvoir être protégé dans sa vie privée et disposer raisonnablement de son corps en parfaite connaissance de cause.