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21 mars 2025

From Elon's Hi to...Sieg Heil ?

 

Dans un monde où les consciences sont de plus en plus troublées et qui favorise l'émergence de forces radicales, que ce soit dans la protection du pouvoir d'achat notamment par l'application de politiques migratoires toujours plus restrictives, ou encore dans le combat qui s'oppose à la croissance économique pour une préservation du climat, ou enfin dans la propagation d'un radicalisme religieux chez les plus désespérés, nos élites intellectuelles semblent ne plus savoir à quel saint se vouer. Lorsqu'en 1989 le rideau de fer s'est disloqué, on pensait à juste raison que le capitalisme avait mis à terre définitivement l'idéologie communiste après soixante-dix ans de lutte irréductible entre les deux blocs. Désormais, la mondialisation économique allait œuvrer et sonner la fin de l'Histoire. Mais, c'est une toute autre partie qui s'est jouée depuis. Les anciens pays communistes et les non-alignés ont fait leur mue. S'ils ont tous compris l'intérêt pécuniaire qu'il y avait à adopter le modèle capitalistique occidental, un grand nombre n'ont pas accepté de partager le pouvoir politique pour devenir des démocraties, soit pour des motifs d'enrichissements personnels de leurs dirigeants (Russie), soit encore pour des motifs idéologiques (Chine), soit encore pour des motifs identitaires et religieux (pays du Golfe) aux seules fins de maintenir des autocraties toujours plus puissantes. Ce contre-modèle de capitalisme sans démocratie est précisément le danger et la part obscure qui créent tant de difficultés aux démocraties européennes depuis une vingtaine d'années:
  1. L'islamisme radical, autrefois financé par les pétromonarchies, qui explique en grande partie les flux migratoires résultant des Printemps arabes qui, à l'origine, voulaient pourtant se libérer de l'oppression de leurs potentats;
  2. La guerre en Ukraine qui n'est que la résurgence de l'impérialisme russe visant à restaurer sa sphère d'influence au temps de l'URSS, avec aujourd'hui la complicité active de l'administration Trump qui se moque ouvertement du respect du droit international avec ses nouvelles velléités d'annexion projetées sur le Canada, le Groenland et le Panama;
  3. Le changement climatique qui dérègle durablement notre planète et impose toute sorte de calamités (cyclones, incendies, inondations, désertifications, etc.) à un rythme exponentiel si rien n'est fait pour réguler mondialement ce capitalisme idéologique devant lequel, prostrés, nous continuons à nous prosterner.
Comment s'étonner alors que les démocraties sont à ce point malades jusqu'à soutenir des partis populistes qui ne font qu'entretenir la haine des étrangers. Jadis, on ne craignait pas de qualifier ces partis de xénophobes ou racistes. Aujourd'hui, l'étranger redevient la menace alors que paradoxalement l'histoire du monde a toujours été faite de migrations et continuera à l'être inexorablement au vu des courbes démographiques qui  impactent les cinq continents, ce qui démontre bien que les partis populistes ne font qu'utiliser de bonnes vieilles recettes démagogiques pour faire le plein de voix, gagner les élections et ensuite ne plus lâcher le pouvoir, tel le tribun Viktor Orban en Hongrie.

22 décembre 2023

Défense européenne: Comment immigration et acculturation peuvent devenir des forces décisives ?



En comparaison mondiale, les démocraties européennes ont certes les économies les plus prospères et les plus stables lorsqu'elles affichent un revenu moyen par habitant décent, voire confortable, que beaucoup d'habitants du Sud global (entendez ceux qui ne font pas partie de l'Occident) envient. En témoignent les flux migratoires de ces pays d'Afrique et du Proche-Orient qui ne rêvent que d'une seule chose au péril de la vie humaine: traverser la Méditerranée pour vivre en Europe et aider financièrement leur famille restée dans leur pays d'origine. Pourtant, il semblerait que ce Sud global dont on nous parle ad nauseam n'aurait aucune envie de ressembler à nos démocraties occidentales "décadentes et néo-colonialistes" parce que selon les votes exprimés à l'ONU sur la question ukrainienne, la plupart de ces pays soutiendrait la Russie où à tout le moins ne l'a condamnerait pas pour son agression militaire. Sauf que la valeur de cet argument, en regard du tropisme des flux migratoires, vaut autant qu'une roupie de sansonnet puisque les émigrés qui cherchent à rejoindre l'Europe et son modèle démocratique et social n'ont rien à voir avec leurs dirigeants qui pour la plupart incarnent des régimes autocratiques qui n'ont pour obsession que leur maintien au pouvoir et ne se soucient absolument pas des aspirations réelles de leurs citoyens qui les fuient.

Face à la crainte que suscite l'étranger dans certaines pays européens, relayée par les mouvements nationalistes ou populistes, les faits parlent d'eux-mêmes: l'Europe exerce une force d'attraction considérable sur la démographie de ses régions limitrophes. Partant, elle aurait un tort immense d'être méprisante et de ne pas en tenir compte, d'une part du point de vue de sa démographie déclinante, d'autre part par son absence de vision stratégique qu'elle pourrait regretter amèrement du fait de cet avantage comparatif indéniable. Alors que l'Europe est menacée sur son flanc Nord-Est par la Russie qui elle-même a de gros problèmes démographiques (natalité en berne, exil politique et économique), comment peut-elle négliger pareillement l'opportunité migratoire dont elle bénéficie grâce à ses vertus démocratiques et sociales ? Est-on à ce point stupide pour mener la vie dure aux demandeurs d'asile (peu importe au fond que leur demande soit absolument justifiée ou pas) et les priver de démontrer par l'acte, tel l'obligation de servir ou toute autre forme de service miliaire ou civil, leur attachement aux valeurs démocratiques européennes, alors que le continent est suffisamment vaste et que la politique de sécurité nécessite plus que jamais des forces vives et motivées pour défendre les valeurs européennes depuis son territoire ou même celui de l'Ukraine ? Comment Abraham Lincoln a t-il pu gagner la guerre de Sécession contre les États esclavagistes du sud de l'Amérique ? Simplement en ralliant militairement les esclaves à la cause des Nordistes. Comment Poutine fait-il pour avoir autant de soldats alors qu'il rechigne à déclarer une mobilisation générale ? Il use d'une arme redoutable qui, de tout temps, a existé: le mercenariat. Combien de temps l'UE mettra t-elle à comprendre que la volonté inébranlable de tous ces immigrés à sa porte n'est pas une menace, mais un atout, une opportunité inespérée que le pire de ses ennemis rêverait d'avoir ? Oui, mais pour cela, il faudrait a minima une concorde sur une politique migratoire communautaire volontariste, cohérente et intégrative à laquelle chaque État membre devrait renoncer pour lui-même et qui aurait aussi l'immense avantage de couper l'herbe sous le pied des partis nationalistes et populistes trop souvent anti-européens. Hélas, on en est encore loin. Belle et séduisante Europe, réveille-toi avant qu'il ne soit trop tard et que l'ogre russe, après avoir bu sa rasade de vodka et danser son kazachok, ne te fasse subir tous les outrages ! (rappel: Vladimir Poutine avait dit de l'Ukraine et de son Président sur un ton paillard "Il faudra bien que tu y passes ma jolie...")

Sur la défense européenne en général, voir ou revoir l'interview de Raphaël Glucksmann, député européen, du 9 mai 2023 sur France 2: